N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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Interview de Yannick après son MdS

Marathon des Sables 2015

Interview de Yannick Tual par La Ligne Bleue

 

 

"Tout ce que j’ai appris de plus pur et de plus vrai sur les hommes et sur moi-même, c’est au sport que je le dois"

 

 

 

Qu’est-ce qui t’as donné un jour l’envie de participer au Marathon des Sables ?

Cette décision n'a pas été prise dans la précipitation. Elle émane d'une rencontre avec un spécialiste de l'ultra (Alexis Bontemps, Cardiologue), après sa proposition en 2008 de me joindre à une bande de coureurs, qui sont devenus depuis des amis. L'idée a fait son chemin pour partir en avril 2009 dans cet endroit mythique.

 

Mais tu es déjà à l’époque un spécialiste des longues distances ?

Rien de comparable, seulement une quinzaine de marathons, un grand raid du golfe (177 km), un 100 km et les Templiers ; ce qui imposait l'humilité devant ce grand défi.

 

En dehors de l’aventure, la distance et la répétition des étapes pendant plusieurs jours ne te font pas peur ?

Disons que la curiosité l’emporte sur la peur et la présence d’amis autour de moi est rassurante. Je suis curieux et impatient de voir comment mon corps et mon mental vont réagir, comme d’aller voir au fond de moi ma capacité à enchaîner des jours de course dans le désert marocain.

 

Ce premier Marathon des Sables c’est bien passé ?

En dehors des conditions climatiques « océaniques », ce qui obligea l'organisation à modifier le parcours et les étapes, ce premier MDS fut celui de la découverte et du bonheur. 200 km en cinq étapes au milieu d'horizons extraordinaires sans blessure, ni ampoule, en parfaite condition physique et mentale. Le classement ? 88ème sur 850 participants, voilà le côté positif.

Côté négatif : un sentiment de frustration, les pluies et la météo ont, quelque peu, gâché ce MDS 2009. Ce qui me faisait déjà envisager d’y retourner.

 

Aller au Maroc et courir sous un climat breton on peut comprendre ta frustration. Tu y retournes l’année suivante ?

Non, deux ans après, en 2011, mais cette fois j’y retourne seul. Un choix délibéré pour tester mes limites physiques et mentales en mettant toutes les chances de mon côté. Une préparation sérieuse et soutenue en espérant connaître le vrai MDS. Merci aux amis de m’avoir accompagné lors de mes longues sorties sur les plages le week-end.

 

Alors ce deuxième marathon des sables 2011 ?

Il restera celui de la performance, 136ème sur 849 participants. Une belle gestion de course, seul. Climat, cette fois-ci, typiquement nord-africain: chaleur  +45° l’après-midi – de 4 à 5° la nuit, et vent de sable … la totale.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, je leur conseille de lire ou relire ton récit sur La Ligne Bleue, récit qui caracole en tête des lectures avec presque 3000 visites. Venons-en à ta troisième participation …..

Il n’y aurait pas dû avoir de 3ème participation sans deux personnes. D’abord Alexis Bontemps qui a lancé l’idée de repartir avec un nouveau groupe et mon ami et collègue de travail Christian Le Carré. Au fil des semaines, son hésitation se transforma en motivation de tous les instants. Sans sa présence, je ne crois pas que je serai reparti pour cette 3ème aventure. En ce qui le concerne, il vous dira qu’il ne serait pas parti, pour une première fois, seul, sans que je ne lui en donne l’idée.

 

Puisque tu en parles, quel est le coût d’un Marathon des Sables ?

Plus de 5000 euros par coureur, avec l'engagement qui comprend : le transport aérien aller-retour, les bivouacs, l’eau pour toute la durée de l'épreuve, l’encadrement technique de l'organisation, le kit course et puis l'équipement du coureur : le sac de course, le sac de couchage, le réchaud, les vêtements adaptés, la lampe frontale, la boussole, le nécessaire de toilette, la pharmacie personnelle indispensable, la nourriture lyophilisée, sans oublier le trajet aller-retour Paris et les frais annexes.

 

Parle-nous de ta préparation, pendant les mois qui ont précédés la course ?

La préparation d’un MDS est importante et primordiale. D’une durée de quatre mois minimum. En semaine « sans sac » et quasi quotidiennement en alternant endurance et seuil. Le week-end, la sortie longue de 3 à 5 heures avec sac à dos variant de 6 à 9 kg dans les conditions du MDS, sur les plages sud du Morbihan ou de Noirmoutier, ce qui représente plus de 1700 km de décembre à la fin du mois de mars afin de mettre toutes les chances de réussite de notre côté.

 

Gros investissement personnel, familial et professionnel quand on s’engage dans une telle aventure. Quel est le poids du sac ?

L’investissement est total et se décline sur plusieurs tableaux :

  • Familial, il est indispensable que notre entourage soit derrière nous et partie prenante.
  • Personnel : il faut se forger une carapace, un mental à toute épreuve.
  • Physique : surmonter les entraînements à répétition, les douleurs ; apprendre à se connaître et accepter ses différences quand on est plusieurs.
  • Financièrement : amortir le coût du voyage, des équipements, de la nourriture. A ce propos, je tiens à remercier Christian pour le travail effectué pour trouver les sponsors à qui nous sommes, tous les deux, reconnaissants et sans eux nous ne serions pas partis.

Quant au sac, le poids varie entre 7 et 12 kg selon les personnes et les nationalités.

Le mien pèse 10 kilos, contenant la nourriture pour la durée de l’épreuve, le sac de couchage et les éléments liés à la sécurité : fusée de détresse, couteau, couverture de survie, pharmacie, etc ….. L’organisation, quant à elle, se charge de nous approvisionner en eau. L’objectif est de faire la chasse aux grammes superflus pour alléger le sac au maximum du possible : des vêtements techniques le plus léger possible, une trousse de toilette réduite au minimum avec une brosse à dents, presque sans manche, une gamelle choisie dans un matériel plus que léger 

 

Quelle est la consommation d’eau journalière d’un Marathonien des Sables ?

Il m’a fallu faire le marathon des sables pour constater combien l’eau est importante dans nos vies. Chaque goutte est précieuse.

L’organisation octroie à chaque concurrent une quantité variable par jour : deux bouteilles le matin pour la toilette, le petit-déjeuner et remplir les bidons ; en course, de une à deux bouteilles entre chaque CP, selon les distances et trois bouteilles à l’arrivée de chaque étape. Chaque bouteille portant le numéro de notre dossard sur le bouchon. Pour la petite histoire, nous sommes pénalisés d’une heure si l’on retrouve notre bouchon dans le sable. De même, des pénalités existent pour tout enfreint aux règlements allant de une heure jusqu’à l’exclusion de la course.

 

Comment s’est passée la préparation ?

Avec sérieux, application et plaisir que ce soit en 2009, 2011 ou 2015. Une pluie d’images restent gravées sur des sorties telles que : Quiberon-Gavres (sac à dos de 8 kg), Douarnenez–Concarneau ou le tour de l’ile de Noirmoutier en deux étapes où se mêlent d’agréables moments  de partages et d’efforts.

Nous recherchons pendant ces entraînements à nous rapprocher des conditions de course, la chaleur en moins bien évidemment, avec de temps à autres, l’utilisation de la boussole, élément obligatoire lors de l’épreuve.

Tous les feux sont au vert à l’exception d’une douleur récurrente à la cuisse pour Christian et un problème à la voûte plantaire droite pour moi.

 

L’échéance est là ….. Départ de Vannes ?

Avec l’appréhension, l’anxiété et l’envie d’en découdre.

Départ chaleureux avec la famille et les amis sur le quai de la gare de Vannes à 12h45. Destination Paris-Montparnasse, puis le bus vers l’Hôtel Ibis Orly Sud. Nous nous retrouvons au milieu de centaines de marathoniennes et de marathoniens, affublés de nos sacs à dos gonflés comme des baudruches. Dîner solide avant une courte nuit précédant le décollage de l’avion charter bondé de coureurs motivés par le grand défi. Trois heures cinquante plus tard, atterrissage à Ouarzazate à dix heures du matin sous une température de 25°, déjà. Contrôle d’usage et là, ça commence mal pour moi. Un douanier lui prend l’idée de contrôler mon sac de fond en comble m’obligeant à vider sachet par sachet la nourriture avant de me laisser retrouver les concurrents. Il avait dû confondre la prononciation et l’aspect du hachis  lyophilisé. Ensuite, nous traversons une partie du Maroc en car sur 260 km avant d’atteindre le désert près de la frontière algérienne.

 

Raconte le bivouac ?

Imagine sur une plaine caillouteuse, entre djebels et dunes, des tentes berbères formant un cercle de trois rangées disposées par pays. 50 nationalités représentées avec les tentes de l’organisation (infirmerie, tentes médecins, logistique, presse) légèrement décalées. Cet espace est réservé et interdit aux concurrents sauf l’infirmerie.

Après notre départ d’étape à 9h, chaque matin, le bivouac est démonté et remonté pour nous accueillir à chaque arrivée où nous regagnons notre tente numérotée. Nous dormons sur les tapis à même le sol, dans nos sacs de couchage. Les cailloux sous le tapis nous labourent le dos et le vent envoie inlassablement le sable; les tentes berbères ne descendent pas jusqu’au sol.

 

Tu es le plus capé de la tente ?

Les tentes comptent en moyenne six à huit coureurs. Avec Christian, nous complétons un groupe de cinq concurrentes et concurrents. Après les présentations d’usage, je m’aperçois être le seul à avoir effectué deux marathons des sables. Christophe, venu de l’est de la France l’a déjà fait une fois. Le fait d’avoir réalisé deux MDS ne me rassure pas plus que cela et la douleur à la voûte plantaire me ramène à une certaine appréhension qui va se vérifier dans les jours à venir.

 

Première soirée dans le désert …..

Après avoir effectué les contrôles obligatoires (poids du sac, contrôle de la nourriture lyophilisée, 2000 calories minimum par jour et vérification du matériel obligatoire). C'est la mise en place (c'est une nouveauté 2015) d'une puce électronique reliée au satellite pour pouvoir nous suivre à tout instant et nous retrouver si nous nous perdons.

Ensuite, recherche de brindilles, rares dans le désert, afin d’allumer le feu pour chauffer l’eau de nos festins lyophilisés. Les fabricants de produits de cette nature se sont surpassés ces dernières années et nous proposent hachis, pâtes de toutes sortes, taboulé, crème et autre fromage blanc….Tous ces plats étant plus nourrissants qu’appétissants.

Avant de nous endormir, consultation du Road-Book avec les caps à suivre d’où la nécessaire boussole très utile si le balisage ne suffit pas ou est invisible la nuit le « jour » de la grande étape.

 

- Le 5 avril 2015 : 1er étape    36,2km             JEBEL IRHS / OUED TUEKHT

         

Le départ est donné à 9 heures après les recommandations d’usage de l’organisation comme : ne pas oublier de s’hydrater, de s’alimenter, de faire appel au CP, aux médecins en cas de problèmes, de regarder sa boussole et de ne pas prendre de risques inconsidérés.

 

Une première étape courte, si on peut dire courte ou l’euphorie est présente dans la tête et dans les jambes, je suppose?

Tu supposes bien. C’est le moment où on lâche les 1300 fauves. Sauf moi. L’appréhension du départ s’est vérifiée au fil des kilomètres. Nous courrions côte à côte avec Christian, la douleur s’amplifie en même temps que la chaleur et m’oblige à m’arrêter au premier CP où le médecin et le podologue ont décelé, peut-être, une aponévrose. Ils m’ont confectionné une semelle de  fortune pour que je puisse finir l’étape. A l’arrivée mon esprit embué s’est demandé si je ne devais pas abandonner. C’est grâce aux personnes de la tente et de Christian que je décide de repartir le lendemain matin en optant que chacun fasse sa course à son allure.

 

Cela sent la galère ?

Oui, un peu. Pourtant au départ de Vannes rien ne laissait présager une aussi grande douleur dès les premiers kilomètres. Tous les examens avaient été faits en France. Lors des entraînements, cette gêne, déjà présente, m’obligea à consulter et à passer scanner, IRM et radios et voir quelques spécialistes, qui m’ont donné l’autorisation de partir.

 

Comment se déroulent les soirées ?

Les coureurs arrivent les uns après les autres sous une température de 40 à 50°. La première chose est de se ravitailler en eau et de chercher du bois pour faire du feu et chauffer nos gamelles pour le déjeuner d’après course.

Après avoir mangé, le soin des pieds s’impose comme percer et soigner les ampoules. En ce qui me concerne visite à l’infirmerie pour confectionner une semelle pour la voûte plantaire.

La préparation du dîner du soir arrive rapidement et puis celle de nos sacs pour le lendemain. La nuit tombe vers 19 h dans le désert avec la température qui descend aussi vite, il ne fait pas plus de 4 à 5° et la présence quasi permanente du vent de sable qui prenait un malin plaisir à se lever au moment où on se couchait.

 

Tu arrives à dormir dans ces conditions-là ?

Difficilement, je passe mes nuits à redresser les piquets et la toile. Je dors en pointillé sachant que la récupération passe par le sommeil mais les conditions sont les mêmes pour tout le monde. Nous sommes là parce que nous l’avons voulu.

 

 

- 6 avril 2015 : 2ème étape           31,1km         OUED TUEKHT / JEBEL EL OTFAL

         

Comment va le pied ?

La douleur est présente et tenace à chaque fois que je pose le pied au sol, m’obligeant à ralentir et à m’arrêter à chaque CP espacée de 10 à 12 kilomètres,  ce qui correspond à 2h30 / 3heures dans le désert. On est loin de nos chemins côtiers du Golfe du Morbihan où, sur nos parcours de préparation, il était plus question d’une gêne que d’une blessure récurrente.

 

Entre dormir sur des cailloux, marcher et courir sur un sol pierreux, en fin de compte il n’y a pas beaucoup de sable dans le désert ?

Pour le 30ème anniversaire du MDS l’organisation souhaite fêter l’évènement en nous infligeant des difficultés à répétitions sous la chaleur et le vent. Nous passons d’un parcours de dunes à des oueds desséchés et des djebels, nom donné aux montagnes en Afrique du Nord. On profite pour admirer les paysages mais les dunes sont bien présentes sur des kilomètres et des kilomètres.

 

Moi qui aie suivi ta préparation, je pense que tu n’avais pas prévu cela dans le pire de tes cauchemars ?

Tu as raison, mes objectifs maintenant se limitent à aller de CP en CP, d’alterner entre la marche et la course en me disant que chaque pas me rapproche de l’arrivée. Je sais dans cette deuxième étape que je me battrai à l’aide de mon mental. J’ai oublié le chronomètre, je suis dans la gestion de la douleur.

 

Pourtant il reste 4 étapes et pas des plus faciles …..

Le soir de la première étape, j’ai décidé de continuer. Je vais faire le maximum pour mes proches, les amis et les sponsors. Tant pis pour le classement. Mon seul objectif est d’avancer et de finir.

 

 

7 Avril 2015 : 3ème étape   36,7km                  JEBEL EL OTFAL / JEBEL ZIREG

 

Une étape extrêmement difficile ou nous devons escalader un djebel avec un passage au sommet ou nous sommes agrippés à des cordes, et de long kilomètres ou nous sommes obligés de marcher ce qui m’arrange pour reposer mon pied. En effet, la douleur est moindre en courant.

 

La douleur s’aggrave ou se maintient ?

La douleur ? Sur une échelle de  0 à 10, elle est à 6 d’une façon permanente. Je suis dans l’obligation à chaque CP d’enlever ma chaussure, de me masser avec de la pommade pour pouvoir repartir en espérant faire baisser l’intensité de la douleur mais sans espoir, elle réapparait au bout d’un moment pour ne pas dire dans l’instant.

 

 

8 – 9 avril 2015 : 4ème étape  91,7km              JEBEL ZIREG / JDAID

 

Le grand jour, la grande étape, je l’appréhende encore plus que les autres, tant elle avait été déterminante lors de mes deux autres participations. C’est dans cette étape, en 2009 et 2011, que j’avais établi mon classement final, tandis que là !!!!!! Je dois gérer de toute autre manière, sachant  que nous allons franchir le djebel de la veille dans l’autre sens. Je décide qu’à chaque CP et surtout avant la nuit, avant le froid, de me changer, de me soigner et de me ravitailler pour espérer finir avant l’aube.

Nous sommes partis à 9 heures du matin au travers de dunes, de montagnes et de passages périlleux, je franchis la ligne d’arrivée à 3 heures du matin, vomissant quelques pastilles de sel ingurgitées pendant l’étape.

 

Et les derniers arrivent à quelle heure ?

Vers 17h. C’est-à-dire  après 31 heures de course, mais il faut savoir que des coureurs préfèrent s’arrêter dans des CP et repartir un peu plus tard.

 

Et le pied ?

Les soins et les pauses que je fais régulièrement me font plus ou moins l’oublier. La douleur fait partie de mon quotidien, au même titre que les grains de sable qui s’infiltrent dans mes guêtres ou du vent qui s’engouffre dans la tente la nuit. La souffrance est partout autour de moi. L’état de certaines et certains marathoniens font peur. Cela va du malaise à l’hypo, à la perfusion de glucose. Je ne suis pas le plus à plaindre.

Aller au bout, aussi, pour un compagnon de la tente, Alain, coureur chevronné qui a été obligé de rendre son dossard, suite à une deuxième perfusion de glucose synonyme d’abandon, est devenu une source de motivation supplémentaire.

 

 

10 avril 2015 : 5ème étape 42,2km         JDAID / KOURCI DIAL ZAID

 

Le marathon comme écrit sur le road book est sans grandes embûches et pourtant 42 kilomètres dans les dunettes, les cailloux ne sont pas spécialement une partie de plaisir. La médaille est au bout et c’est elle qui me fait tenir. Je gère comme depuis le début avec l’envie d’en finir, ce qui fait la différence avec les deux autres participations ou j‘étais malheureux que cela se termine. Christian arrive en même temps que moi, on me met la médaille autour du cou. Christian me rejoint, prend sa médaille avec ses deux mains et nous tombons dans les bras l’un de l’autre en pleurs.

 

Je croyais qu’il y avait 6 étapes

Depuis l’année dernière le règlement a changé. La sixième étape de 11,5 km se court au profit de l’Unicef et là nous avons le bonheur de traverser les dunes de Merzouga, lieu magnifique et surréaliste et de franchir la ligne fictive ou les cars nous attendent, déjà, pour rejoindre notre hôtel distant de 300 kilomètres avant de reprendre l’avion le lendemain. Dans le car, j’enlève mes chaussures, ma cheville droite a doublé de volume et j’apprendrais en arrivant à Vannes en faisant une scintigraphie que j’ai couru le Marathon des Sables avec une fracture de fatigue.

 

Comment on redescend sur terre après une telle aventure ?

On a du mal, le quotidien manque de saveur. On s’étonne d’avoir pu aller aussi loin dans la douleur et la satisfaction de l’avoir effectué. Le regard des autres dans l’environnement familial, professionnel et amical a changé.

Ceux qui ont vécu cette aventure sont accompagnés par le désert jusqu’à la fin de leurs jours.

En tout cas, je n’oublierai pas ce marathon des sables que j’ai dû gérer avec une fracture de fatigue.

 

Classement final : départ de course 1330 concurrents – arrivée de course : 1238

          Christian : 311ème

          Yannick : 466ème  

 

Conclusion

Pour celles et ceux qui doutent de pouvoir effectuer un marathon des sables, je tiens à vous dire que toutes et tous pouvez le faire. Pour cela, quelques impératifs s’imposent :     

  • avoir quelques antécédents de longues distances
  • une préparation physique adéquate, sans accros
  • une envie indestructible

 

Surtout pas de blessure et encore moins de fracture de fatigue.