Mathis au Marathon de Vannes
"Pourquoi être handicapé est différent, puisque nous sommes déjà tous différents ?"
D’après Daniel Tammet
Mathis l’a fait …..
Dimanche, 8h 30’ place de l’église de Notre Dame de Lourdes, proche du stade de Kercado ou aura lieu l’arrivée du 16ème Marathon de Vannes. Le parking est désert. Les Pierre, Paul, Jacques, Françoise, Nathalie et les autres, arrivent au compte-goutte dans la fraicheur de ce début de matinée, annoncée ensoleillée.
Mathis fait son apparition, prêt à participer à son premier Marathon. L’ambiance monte petit à petit dans le groupe, en attendant la Joëlette qui ce fait doucement attendre pour causes d’embouteillages dans les rues Vannetaises.
La voilà ! Mathis prend sa place emmitouflé dans des couvertures, en laissant bien en vue son maillot à son nom avec son numéro de dossard. Nous sommes à deux kilomètres de la ligne de départ. Mathis produit son effet en ce mélangeant aux participants emmitouflés de sacs poubelles, le classique du Marathonien, comme les vieux tee-shirts délavés de courses anciennes, que chacun se débarrassera sous les ordres du starter.
Sur le chemin des remparts, nous suivons un concurrent déguisé en « Jésus » portant sa croix ….. après Notre Dame de Lourdes, les dieux sont avec Mathis ce matin, surtout que la marée des concurrents s’écarte, s’ouvre, devant la Joëlette pour lui permettre de trouver sa place au milieu du peloton.
En attendant le départ un «Haka» se mime et se crie autour de Mathis, il est vrai que le "Coq Français" est un peu enroué ce matin ….. Derniers conseils pour que chacun des Pierre, Paul, Jacques, Françoise, Nathalie et les autres, imagine leur position autour de la Joëlette pendant la course et déjà le feu d’artifice, spécialité du Marathon de Vannes, annonce les premières foulées.
Quelques minutes sont nécessaires pour franchir la ligne des « bips ». Un des Pierre, Paul, Jacques donne l’allure pour éviter que les premiers kilomètres soient trop rapides. L’émotion est présente sous les encouragements d’un public qui noircit les trottoirs du port.
Le rythme est pris, l’ambiance est là, Mathis est aux anges. Déjà le village d’Arcal avec ses Bandas et ses foulards rouges qui donnent une atmosphère Bayonnaise avant d’attaquer les kilomètres de chemins côtiers où la mer a remplacé les spectateurs.
Le port est en vue où nous attendent les plus fidèles supporters de Mathis : sa famille et Tom son ami de tous les jours au centre de Kerpap. L’arrêt est obligatoire, rapide, court, mais obligatoire.
L’ambiance dans le groupe monte encore d’un cran ….. Mathis va avoir des choses à raconter dans les jours à venir, il risque de demander quelques explications à ses proches sur les choses entendues.
L’allure est dans l’allure et les bruits du stade arrivent aux oreilles de Mathis. Le 20ème kilomètre est là. Aucune trace de lassitude dans ses yeux à l’attaque du deuxième tour. Arcal et ses bandas, le côtier sous le soleil, le port toujours, mais les Pierre, Paul, Jacques, Françoise, Nathalie et les autres sont de moins en moins bruyants, quelques-uns découvrent des muscles qu’ils n’avaient même pas imaginé l’existence quelques heures plus tôt. Courir à une allure inhabituelle dans un effort de presque cinq heures reste douloureux. La flamme rouge annonçant le dernier kilomètre fait oublier ces petits désagréments.
Nous remontons le boulevard pour la seconde fois, la maman de Mathis est à l’entrée du stade pour finir avec son fils les derniers trois cent mètres. La Joëlette s’arrête, proche de l’arrivée, pour lui permettre de franchir la ligne debout, son souhait, sous la haie d’honneur des Pierre, Paul, Jacques, Françoise, Nathalie et les autres ….. Et d’un dernier Haka …..
Mathis l’a fait ….. Mathis l’a réussi ….. Mathis est Magique …..
Recette pour le sourire d’un enfant :
« Prendre une belle journée fraîche, mais pas trop …..
Vous ajoutez une bonne douzaine de jambes et de la sueur …..
Ainsi que de la bonne humeur à volonté …..
Mélangez le tout et vous aurez un super sourire …..
Merci à vous tous ….. »
Vanessa
Maman de Mathis.