Blessure et pic de forme

 Dessin de Sébastien Lamart  : http://sebastien-lamart.blogspot.fr/

"L’objectif n’est pas d’être à fond en permanence, mais d’être en forme au moment où il le faut"

Dom Cado

La séance de trop. 

La séance de trop, la dernière séance, la séance qui se transforme en court métrage ou long métrage à cause de la blessure heureusement bénigne ou malheureusement grave car on a cru que le pic de forme allait durer et que l’on pouvait augmenter les doses à l’entraînement, ajouter des kilomètres aux déjà nombreux kilomètres d’une année bien remplie.

Quand la forme est en forme, quand la tête suit les jambes, quand la condition physique est à son point culminant, la blessure est proche et c’est alors le moment de lever le pied. La difficulté est d’en prendre conscience. Il est dommage que le discernement vient avec l’expérience d’une mauvaise expérience, d’un engagement sur une course qui ne se réalise pas à cause d’une blessure.

Il est inconscient de croire que le niveau de forme est le même tout l’année. Les périodes au top niveau et les périodes de fatigue se succèdent et toute l’habilité, tout le savoir-faire consiste à constater qu’à la fin d’une grosse charge de travail les capacités physiques sont moindres.

L’entraînement provoque de la fatigue, et aussi de l’euphorie souvent responsable des blessures, parce que le courage de rester tranquillement à récupérer dans son canapé n’est pas la qualité première du coureur à pied.

François Peronnet dans son livre "Le Marathon" précise : "La préparation d’une course comme un Marathon nous fait passer par différentes phases : une reprise possible après une période de repos, le développement, l’affutage, la compétition et puis la chute de performance inéluctable après le pic de forme." 

Alors faire l'effort de se motiver pour se reposer, au même titre que se motiver pour "runner" est essentiel, parce que à trop vouloir en faire on finira un jour ou l’autre par ne plus en faire du tout.

"Aristote a dit : Le sage poursuit l’absence de douleur et non le plaisir. Après ! ….. Ce n’est que son avis"