" Rien n'est impossible,
mais il ne faut pas faire n'importe quoi"
Marc Oliviero
Après avoir lu ton article sur les coronaires*, je considère que mon "expérience" peut-être utile à de nombreuses personnes qui se lancent des défis et qui frôlent la grosse bêtise sans le savoir, comme des personnes en surpoids, des fumeurs, des anciens fumeurs, (90% des gens en rééducation avec moi étaient des fumeurs) des gens stressés au-dessus de la moyenne, sans oublier les "fabricants" de cholestérol …..
J'ai 35 ans, je ne fume pas, je mange relativement équilibré mais en quantité sans doute trop importante. 1m72 pour 74kg. Le signe précurseur de "l'évènement" est une sorte de brûlure à la gorge durant l'effort. Les symptômes ressemblent à une maladie de l'hiver, comme une inflammation à la respiration par grand froid. Je traine un peu avant de m'inquiéter ; puis la douleur devenant systématique dès les premières foulées, je prends soin à ces moments-là de stopper ma course et de marcher. Je précise qu'à part cette brûlure à la gorge je ne suis pas du tout essoufflé et mon cœur bat normalement.
Je consulte mon médecin qui prend cela au sérieux : "Soit c'est un problème de cœur, soit c'est un problème de remontée gastrique". Il me prescrit du "gaviscon" à avaler avant mes sorties running et m'engage à me rapprocher d'un cardiologue pour réaliser un test à l'effort. Entre temps je fais un check-up santé avec la CPAM qui ne révèle pas de singularité, hormis un taux de cholestérol légèrement élevé. La pompe s'étant habituée à fonctionner avec des tuyaux rétrécis, le test à l'effort doublé d'une échographie ne relèvent eux aussi aucune anomalie. Seule une coronarographie aurait détecté une bizarrerie, cependant elle n'est pas prescrite pour des personnes "non à risque" comme moi.
Conclusion : des remontées gastriques. Rassuré je reprends le sport de plus belle, badminton, soccer et quinze jours après : décollement d'une plaque d'athérome en plein match de foot en salle. Perte de connaissance immédiate, massage cardiaque réalisé instantanément par un de mes collègues, jusqu'à l'utilisation du défibrillateur. Un vrai cas d'école qui finit bien. Je n'ai aucune séquelle, chose extrêmement rare. Sûrement grâce aux personnes présentes ce soir là qui ont su réaliser les gestes qui m’ont sauvé la vie. Merci à eux.
Ce qu'il faut retenir de mon histoire ? (c'est un peu ce que tu écris à plusieurs reprises dans tes articles) : "Il faut écouter son corps "le bon génie", au lieu de la tête "le démon", qui nous fait souvent en faire un peu trop et trop souvent".
Si je n'avais pas levé le pied lors des premiers symptômes pourtant bénins, j'aurais fini seul dans un chemin ou pire avec mes filles qui m'accompagnent souvent en vélo. Pour l'anecdote, je n'ai jamais fumé mais lors de la coronarographie le médecin me dit : "Il va falloir sérieusement arrêter de fumer, le tabac et le sport ne font pas bon mariage".
Six mois après mon accident mon épisode coronarien se "termine". Le travail à plein temps va refaire partie de mon quotidien. J'ai eu un peu de mal à m'adapter aux médicaments (bêtabloquant, anti-cholestérol et fluidifiant), les doses étant relativement importantes ce qui me fatiguait.
Je souhaite que mon "expérience" soit utile et il me semble important de promouvoir encore plus les formations premiers secours et encore plus souvent dans les "villages" des courses, car je pense que le public à risque y est nombreux.
Marc
* http://www.lalignebleue.net/fr/actualite/32316/en-direct-coronaires