L'aponévrosite plantaire

Dessin de Sébastien Lamart  : http://sebastien-lamart.blogspot.fr/

" Pour guérir de blessures, le plus sûr

est de choisir le temps comme soigneur "

Dom Cado

Ecouter au lieu de lire c'est bien aussi : 

L’aponévrosite plantaire

Au risque de casser les rêves ou les croyances de votre enfance, l'autruche ne s'est jamais enfoncer la tête dans le sable par peur du danger. Alors au lieu de la prendre pour un oiseau idiot vous feriez mieux d'envier sa vitesse de course qui approche les 70km/h tout en reconnaissant que pour un animal approchant le quintal pour 2,80m de hauteur c'est une belle allure de course ; allure de course qui l'éloigne des prédateurs, peu nombreux à pouvoir la suivre, sans parler de la puissance de ses pattes capables de tuer un lion. Pour finir cet intermède sur la vie des animaux, sachez que si l'autruche a souvent la tête proche du sol, c'est tout simplement pour chercher sa nourriture ou pour nettoyer son nid.

Donc jouer la politique légendaire de l'autruche, si vous êtes touché par l'aponévrosite plantaire, risque de vous interdire la pratique du running pendant quelques semaines, voire plusieurs mois. Son diagnostic est pourtant simple et, pris au sérieux, si vous sortez la tête du sable sous le regard étonné d'un animal grand et pas bête du tout, elle se guérira rapidement.

Reprenons depuis le début : l'aponévrose plantaire est une lame fibreuse rigide reliant l'arrière à l'avant du pied ou si vous préférez du talon jusqu'à la base des doigts de pieds jouant un rôle important dans la marche et bien évidemment pour ce qui nous concerne dans la pratique du running. Tendue comme les fibres d'un archet, et très intimement liés aux muscles du mollet et au tendon d'Achille elle transmet la force du mollet au pied lors du déroulement du pas, comme un élastique.

L'épine calcanéenne amie fidèle de l'aponévrosite plantaire, fait souvent son apparition au même moment parce que l'une va rarement sans l'autre et, l'épine calcanéenne souvent accusée des douleurs au talon alors que c'est l'inflammation de l'aponévrose la responsable. Les causes ? Très souvent un surentraînement, le port de chaussures inappropriées, et puis le fait d'avoir les pieds creux ou les pieds plats, mais dans cette situation on ne peut pas y faire grand-chose.

La douleur est principalement intense au lever (ou à l'échauffement) et à tendance à s'estomper au cours de la journée (ou du cœur de l'entraînement), ce qui ne veut pas dire qu'un début de guérison se met en place, bien au contraire ; rester la tête en partie sous terre, sous le regard d'un troupeau de volatiles hilares, en insistant sur la douleur les runnings au pieds n'arrangera pas les choses ; il n'y a que la patience et les soins, comme la kinésithérapie, l'utilisation d'une semelle orthopédique, la pratique d'étirements spécifiques, la cryothérapie et quelques anti-inflammatoires en complément pour espérer guérir, au pire au bout d'un an après l'apparition des premiers symptômes. A la condition de ne pas écouter votre tête, le mauvais génie qui a tendance à minimiser les douleurs, plutôt que votre corps le dépositaire des alertes.

Alors si une douleur au talon se présente et s'intensifie il est temps de réduire l'intensité physique surtout que quand on souffre de ce type de lésion, une fragilité s'installe avec une récidive presque évidente.

Après l'autruche la tête bien droite, sa position préférée, demeure ébahie de constater que l'onglet le plus consulté sur La Ligne Bleue est "L'infirmerie" suivi de près par "Le Divan du Psy" ensuite, mais très loin apparaît "Le Stade à franchir pour progresser" ; comme si le runner avait tendance à faire n'importe quoi, se blessait,  bien évidemment et, le rétablissement n'intervenant pas assez rapidement consultait le psy pour essayer d'accélérer le processus de guérison et enfin après de nombreuses rechutes décidait de s'entraîner correctement.

"Mais ça ! Ce n'est que mon avis".

Source : Technologie du jogging de Dominique Poux.