"Avoir du talent, c'est comprendre que
l'on peut toujours faire mieux sans aller
jusqu’à la perfection, parce qu’après il ne
reste plus rien à aller chercher"
Dom Cado
Quel talent !
Rendons à l’âne du Poitou et à tous les ânes du monde leurs lettres de noblesse où tout du moins leur intelligence et leur talent, qui au fil des années scolaires du siècle dernier a été mis à mal par des instituteurs qui coiffaient certains de leurs élèves du fameux bonnet d’âne pour les punir de leur inculture grammaticale ou autres matières enseignées.
A l’origine de la "punition", l’instituteur espérait qu’un peu de l’intelligence de l’âne allait squatter le cerveau du cancre et pas, comme on le croit, pour qu’il médite, dans un coin de la classe, avec un animal sois-disant idiot. Maintenant, à vous de voir si vous souhaitez être coiffé comme un potache, un mauvais élève ou le cancre du peloton de runner ; votre talent n’est pas une denrée rare comme vous pourriez le croire, sauf si vous pensez que la "confiance en soi" est suffisante pour réussir.
Le talent est en vous comme tous les organes de votre corps. Ses ingrédients ? 95 % de travail, 4 % de prédisposition et 1 % de chance. A vous d’accomplir quelques obligations pour que l’on vous reconnaisse le dosage idéal. Si vous ne croyez pas en vos prédispositions et si la chance vous fuit, le travail, la répétition du geste et une longue pratique sont à votre portée pour encourager le développement de votre talent et pour que l’on dise de vous : "Quel âne !".
Soyez persuadé que le talent, quand on décide de le construire, est très rapide à bâtir, à condition de ne pas vouloir s’élever au-dessus des autres, quand les prédispositions physiologiques sont atteintes. Si le corps peu beaucoup, il est absurde de lui demander trop car cette absurde-là finira par peser violemment, et des années plus tard, votre chair, vos muscles, vos tendons et vos articulations ne conserveront que la nostalgie (le bonheur des gens malheureux ?) au lieu des souvenirs qui permettent de s’endormir plus facilement et de rêver au paradis des runners, quand la foulée était facile et que l’eau des ravitaillements et les commentaires du speaker de la ligne d’arrivée suffisaient à rassasier les sens.
« Après ! Ce n’est que mon avis ».